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Bérato, Paul (1915-1989) |
Paul Bérato signa de nombreux romans de SF sous le nom de Paul Béra. Il a aussi utilisé les pseudos de Yves Dermèze, Martin Slang, John Luck, Michel Avril, Steve Evans, Francis Hop, Serge Mareges, Paul Mystère, Francis Richard, Luigi Saetta et Jean Vier. Auteur d'une somme considérable de romans de science-fiction dont une partie est recensée sur ce site : http://home.nordnet.fr/~aleyssens/auteur/dermeze.htm |
J'ai fait mes débuts d'auteur chez Offenstadt (sans jamais y avoir mis les pieds d'ailleurs, puisque je suis un provincial indécrottable). C'était... ma foi, en même temps que chez Rouff (brochures). Quelques contes dans "L'Epatant". Vers 1935, peut-être un peu avant : je ne devais pas avoir tout à fait 20 ans. J'étais, comme tant d'autres, n'est-ce-pas, saturé et émerveillé par la "littérature" de ces temps-là (les temps où comptait autre chose que la bande dessinée - je le dis sans acrimonie, puisque j'écris encore régulièrement des scénarios pour bandes dessinées ! Mais enfin, à cette époque, les gosses n'avaient pas la flemme de lire). Mon idole était José Moselli. Je débutais dans la noble profession d'instituteur public et je percevais le traitement royal de 640 Fr. par mois. (Ma pension au restaurant, pour deux repas : 20 Fr. par jour). Certain jeudi, je décide "je vais écrire un conte d'aventures, ou de police et l'envoyer à l'Epatant". Remarquez que je n'avais jamais rien écrit et que j'ignorais jusqu'au nom "Offenstadt". Sans doute étais-je bien disposé ce jeudi-là, car j'écrivis deux contes et non pas un. Je les envoyai... sans espoir. Quinze jours plus tard, le facteur m'apportait un mandant de 400 Fr. ... ; soit 3 semaines de travail "enseignant". Un peu ahuri (je n'avais nulle idée des "tarifs") je me dis "et si j'essayais un roman d'aventures à la Moselli ?". En un mois je l'achevai et l'envoyai. 80 pages dactylo non interlignées ! Des bagarres, un héros casse-cou, etc. Titre : "L'enfer de la Papouasie". A ma connaissance, il n'a jamais paru. Mais 15 jours après l'envoi je recevais un mandat... de 2 500 Fr. ! Quatre mois de traitement d'instituteur "public" ! De ce jour je collaborai tous les mois aux publications Offenstadt - et j'ajoute que je n'ai jamais vu paraître mes textes, sauf trois ou quatre nouvelles. Je présume qu'ils avaient une énorme "avance" que la guerre de 40 a dispersée ? Un mot encore, puisque cela semble intéresser DESIRE... Dans ma naïveté, lorsque j'écrivis ce premier feuilleton "L'enfer de la Papouasie", comme il fallait un traître, que l'Allemand était un peu démodé, et que... oui, j'étais vraiment naïf... je donnai au "traître" un surnom. Tenez-vous bien... "Le Juif". Mais je vous le répète, je n'avais jamais entendu parler d'Offenstadt. Eh bien, huit jour après mon envoi, le manuscrit me revint, sans aucune lettre d'accompagnement. Partout où j'avais écrit "le juif" on avait rayé le mot et on l'avait remplacé au crayon par "le hollandais". J'écrivis alors sur la page du titre : "approuvée la correction" et je renvoyai le manuscrit, qui me fut payé sans discussion deux semaines plus tard. On ne saurait oublier des choses de ce genre ! (Quelqu'un m'a certifié que c'était Moselli lui-même qui ayant lu le bouquin, avait insisté pour qu'on le prît. Rien ne pouvait m'être plus agréable). MES DÉBUTS CHEZ OFFENSTADT par Paul Mystère (Article paru dans Désiré 1ère série, n°4, avril 1966) et sur le site http://www.oeildusphinx.com/moselli_08.html#d%E9but |