1914/1925

Succédant à la Vie en Culotte rouge, le Régiment (16 pages au format 31 x 22) paraît tous les jeudis depuis 1915. Son directeur littéraire est Paul de Léoni (qui est également celui de l'Epatant). D'ailleurs l'administration du Régiment est sise, elle aussi, au 3 rue de Rocroy. Rien d'étonnant donc à ce qu'on y retrouve la recette maison, humour, romans feuilletons, les dessinateurs de l'Epatant comme Marcel Arnac, B Hatt ou encore Derdy et René Giffey, Geps, Le Riverend, Rolno. Sur le tard, dans les années 1920-1922, d'autres signatures y feront leur apparition dont celle de Le Rallic.

Le Régiment se démarque pourtant nettement de l'Epatant et vise un lectorat plus âgé. C'est le journal des idylles, favorisées par la guerre, qui témoigne de la légéreté de la vie à l'arrière, des rencontres lors des permissions, des séjours de convalescence. La femme, qu'il s'agisse de la femme légitime, de la demi-mondaine ou du trottin y occupe une place centrale. Il est vrai que dans l'imaginaire comme dans la réalité, si le front est le monde des hommes, l'arrière est celui des femmes.

La femme capte tous les regards masculins , y compris celui des prisonniers allemands et des turcos. La danseuse, l'artiste sont objets de fantasmes. Le journal publie d'ailleurs régulièrement les photos d'artistes des Folies Bergère , de l'Alcazar ou du Théatre Impérial.... Le thème de la rencontre est omniprésent. On remarquera l'élégance des toilettes, dignes de croquis de mode.

Dans l'en-tête hebdomadaire du Régiment, l' infirmière fait pendant au glorieux officier. Elle est la première consolatrice du blessé. Le journal est sans doute largement diffusé dans les hôpitaux et les centres de repos pour la distraction et le moral des convalescents .

La page centrale du n° 76 du Jeudi 30 Novembre 1916 - les Anges gardiens - illustre parfaitement les rôles jouées par la femme idéalisée en tant qu'épouse, mère, soeur, infirmière, ou marraine de guerre. Mais de retour dans les tranchées, le poilu pourra parler d'expériences plus prosaiques.... comme dans ce dessin de Ray Ordner.

Les illustrations de Le Rallic pour des revues illustrées pour adultes agaçaient l'abbé Courtois alors directeur et animateur de Coeurs Vaillants :
- Mon cher ami, disait l'abbé, voyons, je vous comble d'histoires de saints à illustrer. Renoncez donc aux... autres !
Le Rallic riait et faisait remarquer que ces dessins là, il ne les signait pas.
- Oh ! pas besoin de votre signature pour y reconnaître le dessinateur de Coeurs vaillants retorquait l'abbé, qui bon prince, faisait un geste de la main esquissant une absolution !

   
n°38, 9 mars 1916
n°76, 30 novembre 1916
n°77, 7 décembre 1916
n°189, 30 janvier 1919
n°399, 22 février 1923 ; René Giffey

double page centrale

du

n°76, 30 novembre 1916

n°489, 13 novembre 1924
n°507, 19 mars 1925, René Giffey
almanachs
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1925 ; René Giffey
1926 ; René Giffey