1922/1937
(extrait du site : http://www.bifi.fr/public/ap/article.php?id=7)
Soutenu par le groupe de presse Offenstadt, éditeur de bandes dessinées et de journaux pour enfants, Mon ciné, qui est le moins cher et le plus populaire des hebdomadaires du cinéma muet, rencontre immédiatement un succès considérable. Sa formule est la suivante : dans chaque numéro, on trouve deux films sous la forme de feuilletons, adaptés par des spécialistes du genre (dont Maurice Bessy), un film en image sur une double page (sorte de précurseur du roman-photo), plus des échos, une présentation des nouveaux films, et parfois un entretien avec un auteur ou un réalisateur, un article sur un aspect technique ou sur un métier du cinéma. La littérature romanesque, inspirée du cinéma, trouve ici son meilleur représentant. Face à la "crise", c'est le cinéma national qui est défendu et Mon ciné s'y emploit activement, en privilégiant le cinéma populaire, celui qui avant tout véhicule "l'émotion", valeur suprême selon la revue (lire à ce sujet la longue étude que lui consacre M. Roelens dans Les Cahiers de la Cinémathèque, n°28, 1979 : "Mon ciné (1922-1924) et le mélodrame").
Très vite, de nouveaux périodiques attirent massivement un public habitué des salles et proche de ce que l’on appellera plus tard « le cinéma du samedi soir ». Reprenant à leur compte la tradition du feuilleton populaire publié au plancher des grands quotidiens du XIXe siècle, Le Film complet (en novembre 1922) ou plus tard La Petite Illustration cinématographique, issue de la revue L’Illustration, se spécialisent dans la production de « ciné-romans », dont la parution est liée à la sortie du film. D’abord bihebdomadaire, Le Film complet devient trihebdomadaire en 1927, preuve de son immense popularité. La même année que ce dernier, le groupe de presse Offenstadt, qui en est le propriétaire, lance Mon Ciné où (comme dans Cinémagazine, d’ailleurs) les « films racontés » occupent une place non négligeable.
Autre exemple, Ciné-Miroir est lancé le 1er mai 1922 par Jean Dupuy, directeur du Petit Parisien, quotidien du consortium de Jean Sapène dont la puissance s’étend du Matin à la Société des Cinéromans. L’hebdomadaire s’adresse ouvertement à un public familial et les pages en sont rythmées d’interviews, de portraits de vedettes et des inévitables films racontés. Leur seul coût n’explique pas le succès de ces titres (Ciné-Miroir vaut 60 centimes en 1926, Le Film complet 30 centimes en 1927), et comme l’écrit Alain Carou, ils témoignent, par ailleurs, « d’une mise en page moderne et inventive, qui valorise à l’extrême l’illustration photographique et, dans l’image, les corps en action ».
Nul besoin de préciser que la critique cinématographique est bannie de ce genre de publications où l’on se contente de célébrer la production française de l’époque, tant est grande la proximité entre ces organes de presse et une partie de l’industrie cinématographique. Il en est de même pour la presse corporative, dont les enjeux économiques sont travestis en déclarations patriotiques avec un unique mot d’ordre : le cinéma français doit retrouver son lustre d’avant-guerre.
2, 2 mars 1922
7, 6 avril 1922
80, 30 août 1923
221, 13 mai 1926
313, 16 février 1928
314
327, 24 mai 1928
11 décembre 1930
554, 29 septembre 1932
619, 28 décembre 1933