Né en 1870 dans une famille de vieille souche
manosquine, Louis Denis-Valvérane adhère très tôt
à la renaissance provençale lancée par
Frédéric Mistral et le Félibrige.
Il étudie la peinture à Paris et prend part au mouvement
fédéraliste provençal des années 1890, où
il côtoie notamment Charles Maurras. A partir
de 1901, il expose régulièrement dans les salons de peinture.
Il s'affirme également comme dessinateur et graveur. En 1925,
il obtient la médaille d'argent du Salon des Artistes Français.
Il publie en 1936 un livre de souvenirs articulés autour de la
figure de Mistral, Lou Maianen. Mort en 1943,
il reste l'un des peintres provençaux les plus attachants de
son temps et un témoin privilégié de l'aventure
félibréenne.
A la fin des années 1890, Denis-Valvérane
séjourne en Algérie, où il occupe un petit emploi
dans les chemins de fer; cette expérience coloniale sera maintes
fois évoquée dans son œuvre. Il se fixe ensuite à
Paris et commence à se faire un nom. En 1900, il est l'un des
illustrateurs du Livre d'Or de l'Exposition Universelle. A partir de
l'année suivante, il expose régulièrement dans
les divers salons de peinture. En 1910, il obtient une mention "honorable"
au Salon des Artistes Français, dont il était devenu le
secrétaire en 1904. Il poursuivit par ailleurs sa carrière
de dessinateur, notamment dans des publications pour la jeunesse : il
y introduisit à l'occasion certains thèmes légendaires
librement empruntés à la tradition provençale.
Mobilisé dans un fort de la région parisienne en 1914-1918,
il contribua à l'effort de guerre par des bandes dessinées
patriotiques. Pour des publications d'Arthème Fayard il a dessiné
Le Cheval Marin dans Diabolo Journal
(1916) et Le Trésor de la Tête-Grise
dans Les Belles Images (1912).
L'entre-deux guerres voit Denis-Valvérane atteindre
sa maturité. Peintre de la Provence, il se montre également
sensible à la lumière de l'Ile-de-France ou à celle
de la Normandie; en 1925, il reçoit la médaille d'argent
du Salon des Artistes français. Son talent de dessinateur et
de graveur lui vaut d'illustrer de nombreux livres, sans parler des
travaux plus "alimentaires" qu'il continue de donner aux revues
de jeunesse ou de mode. Il fréquente par ailleurs nombre d'écrivains
et d'artistes, depuis Maurras jusqu'à Joséphine
Baker. En 1936, il publie Lou Maianen,
livre de souvenirs félibréens dominé par la figure
de Mistral, dans lequel il s'affirme comme un maître
de la prose provençale. Il y évoque aussi les principes
de son esthétique.