Forest Jean-Claude (11 septembre 1930, Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne), 30 décembre 1998 ; Paris)

Et quand Forest vint, les lecteurs comprirent que les anges, même aveugles, avaient un sexe et que les filles étaient faites pour l'amour. Incontestablement, Barbarella est la série qui a fait la gloire de Forest. Délicieusement érotique elle annonce, en filigrane, l'explosion de mai 68. Le film qui en sera tiré (avec Jane Fonda dans le rôle titre), en renforcera encore l'aspect contestataire et libertin auprès du grand public.

Jean-Claude Forest étudie encore à l’école des Métiers d’art lorsqu’il propose ses premières illustrations au Livre de poche. La première bande dessinée de Forest est une adaptation de La Flèche Noire de Stevenson, il n'a alors que 19 ans. À partir de 1952 il collabore à Vaillant avec quelques séries dont : Pour la Horde, Le Copyright ou encore Charlot débute. Dans la même période il travaille également pour Mireille, Lisette, et réalise plusieurs épisodes des aventures de adapte Charlot pour la SPE. Pour ce même éditeur, il reprendra également le personnage de Bicot, jadis créé par l'Américain Braner.

Découragé par la loi de 1949, il se tourne vers l'illustration, et plus spécialement vers la science-fiction. Il collabore alors à Fiction et V. Magazine pour lequel il crée Barbarella en 1962. En 1964, rédacteur en chef de Chouchou, il crée Bébé Cyanure et écrit Les Naufragés du Temps pour Gillon.

En 1962, il fonde le Club des bandes dessinées avec Alain Resnais et crée Barbarella dans V Magazine, dont Roger Vadim tire un film en 1968. Les années soixante-dix le voient réaliser des fictions pour l’ORTF, collaborer à Pilote, Fluide glacial, Métal hurlant, France-Soir — il y commence la série Hypocrite en 1971 —, écrire le scénario des Naufragés du temps pour Paul Gillon et d’Ici Même pour Jacques Tardi (1978). Jusqu’en 1983 Forest publie plusieurs histoires dans (À suivre), dont La Jonque fantôme vue de l’orchestre et Enfants, c’est l’hydragon qui passe. En 1985, il est chargé du secteur BD d’Okapi.
Pour Plexus, il tate du roman-photo avec Les Magiciennes et se s'intéresse à la télévision, pour l'émission Dim Dam Dom il écrit, dessine et coréalise : Marie Mathématique, une comédie musicale en papier découpé animé dont, sur des paroles d'André Ruellan, Serge Gainsbourg qui a écrit la musique chante les lyriques.
Pour son retour à la B.D., avec Mystérieuse matin, midi et soir, une très libre adaptation de L'Ile mystérieuse de Jules Verne, qu'il a conçu pour Pif Gadget, Forest connaîtra une nouvelle désillusion. La bande sera sanctionnée pour "imagination excessive" et ne sera pas publiée dans son intégralité dans l'hebdomadaire communiste. La version intégrale paraîtra d'abord en Italie avant de bénéficier, plus tard, d'une version couleurs chez Dargaud.
Echaudé par l'étroitesse d'esprit des éditeurs de l'époque Forest retourne à la télévison pour laquelle il écrit et scénarise Les poules bleues de l'automne, un film de science-fiction diffusé le 31 décembre 1974. Cependant, Forest demeure fidèle à la bande dessinée. Il publie dans France-Soir les aventures d'une nouvelle héroïne : Hypocrite. La série se poursuivra un moment dans les pages de Pilote.
Le temps a passé et les mentalités évoluées, Barbarella qui fait maintenant figure de "classique-moderne" paraît en Livre de Poche et Pierre Horay en édite le troisième opus : Le semble-lune ainsi qu'un recueil de récits complets et de poèmes illustrés : Tiroirs de poche... Dans le même temps Forest et Gillon se retrouvent pour 4 volumes des Naufragés du temps.

En 1978, les éditions Casterman créent (A Suivre). Pour beaucoup de dessinateurs ce journal semble être le support idéal. Dès le premier numéro Forest donne deux histoires : Ici même avec Tardi, et une très libre adaptation du Roman de Renart, avec Max Cabanes. L'année suivante il écrit, et dessine La jonque fantôme vue de l'orchestre et un peu plus tard, en 1984, Enfants c'est l'hydragon qui passe.

Il publie aussi, toujours chez Casterman, un court roman : Lilia entre l'air et l'eau et Le miroir aux tempêtes, quatrième épisode de Barbarella paraît dans L'écho des Savanes puis chez Albin Michel. Pour Okapi, où il est responsable du cahier BD, Forest crée le personnage du détective-chasseur de spectres Léonid Beaudragon. Trois albums paraîtront : Le fantôme du Mandchou fou, La nuit des Totems et le Scaphandrier du lundi aux Humanoïdes Associés.

En 1996, il abandonne la BD pour la littérature mais meurt en 1998 sans avoir achevé le roman auquel il travaillait.

Pour voir une planche de Charlot a de la chance cliquez sur la tête de Charlot et cliquez sur les Ran-Tan-Plan pour voir une planche de Bicot interprété par Forest
Forest à la S.P.E.
18 sd Charlot a de la chance 19 sd  Charlot et les mammouths
20 sd  Charlot contre Mandrago Satanas 22 sd  Charlot chercheur d’uranium
23 sd Charlot dans le grand monde 24  sd  Charlot chevalier de la Table ronde
26 sd  Charlot dans les affaires 29 sd  Charlot se débrouille
31 1960 Charlot pionnier interplanétaire 33 1961  Charlot et les robots
36 1962 Charlot gagne un royaume      
Publications albums hors SPE
Barbarella, 4 albums chez divers éditeurs dont aucun n'a publié l'ensemble de la série Beaudragon, dessins Savard, 3 albums, éditions Alpen Publishers Bicot, scén. Maric, 2 albums, éd. Azur,
Le dernier train supplémentaire, port folio collectif, éd. Beaulet Enfants c'est l'hydragon qui passe, éditions Casterman

Faut y croire pour le voir, dessins Bignon, éd. Librairie Impressions et chez Dargaud avec titre modifié: Il faut y croire pour le voir

Hippolyte et les diamants de Pésetas City, éd. Elan Hypocrite , 3 albums. Un à la SERG, les autres chez Dargaud Ici même, dessins Tardi, Casterman et J'ai Lu
La jonque fantôme vue de l'orchestre, éd. Casterman Louis Rose ou les comptoirs d'éros , port folio, éd. Fututropolis/Kesselring Elucubration, port folio sur Max Jacob éditions Baby Lone
Mystérieuse matin, midi et soir, Serg puis Dargaud Les Naufragés du temps, des. Gillon, co-scénariste des 4 premiers titres, Hachette puis Humanoïdes Associés Papiers désirs, papiers à lire, porte folio collectif, éd. Aedena
Le Roman de renart, des. Cabanes, éd. Futuropolis Les sirènes - contes cruels, porte folio, éd. Grognardt-Galerie 2016 Tiroirs de poche et fonds de miroirs, éditions Horus
Le Vaisseau hanté, éditions Elan    
Bandes parues dans les journaux
Bébé Cyanure, dans Chouchou (1964/1965) Teddy et le whisky fatal, publié dans l'Express illustré (1952/53) Bicot et Dorothée, dans Lisette
Princesse Etoile, dans Mireille Mystérieuse matin, midi et soir, Pif Gadget plusieurs histoires dans (A suivre)
Barbarella dans Futurs  Charlot débute, Vaillant (1952)  
Barbarella

L'oeuvre la plus connue de Forest, créée en 1962 pour V. Magazine, elle aura le tort d'apparaître trop tôt. Depuis sa parution, cette oeuvre qui faisait de la BD française un art adulte a été fréquemment traduite et publiée dans un grand nombre de pays. Mais en France, l'album est rapidement tombé sous le coup de la censure, interdit à l'affichage, à la publicité et à la vente aux mineurs.

Dessiné après 1968, le second volume, Les colères du mange-minutes, publié en album chez Kesselring en 1974, a été prépublié simultanément dans V. Magazine et Linus, en Italie.

Les droits cinématographiques de Barbarella furent achetés par le producteur Dino de Laurentiis et réalisé à Rome par Vadim avec Jane Fonda dans le rôle de Barbarella, la plupart des décors étant de Forest. Le film sorti en juin 1968.

La BD enfin réhabilitée, reparaît en Livre de Poche, et peu après, Pierre Horay édite le troisième opus : Le semble-lune, tandis que Le miroir aux tempêtes, quatrième volet de cette saga, paraît dans L'écho des Savanes puis chez Albin Michel.